Effets de six mesures fiscales sur la taille des classes moyennes au Canada et au Québec

Publié le 23 avril 2025

Le projet de recherche sur les classes moyennes au Québec et au Canada se décline en une série de trois notes de recherche dont l’objectif est d’analyser l’évolution des inégalités à partir de la taille et de la composition de ses classes moyennes afin d’éclairer les débats et les décisions qui mobilisent ce concept parfois mal défini et sujet à interprétation. L’édition 2025 de l’événement annuel de l’Observatoire portant sur les classes sociales a également abordé cette thématique. Effets de six mesures fiscales sur la taille des classes moyennes au Québec et au Canada est la troisième note de recherche de cette série.

Cette étude s’intéresse à l’effet redistributif de certaines mesures fiscales sur les classes sociales au Québec et au Canada. La Base de données et Modèle de simulation de politiques sociales de Statistique Canada est utilisée pour simuler l’effet de six mesures sur la taille des classes sociales en 2018. La répartition des bénéficiaires au sein de chaque classe et les caractéristiques sociodémographiques des principaux bénéficiaires sont également analysées.

  • Les allocations pour enfants jouent un rôle majeur dans l’augmentation de la classe moyenne. Grâce à l’Allocation canadienne pour enfants, près de 1 million de personnes au Canada et 300 000 au Québec quittent la classe défavorisée pour rejoindre la classe moyenne*. L’Allocation famille exerce un effet similaire au Québec, favorisant l’accession de 120 000 personnes à la classe moyenne.
  • Les mesures fiscales visant les ménages à faible revenu produisent également un effet sur la taille de la classe moyenne, mais de moindre envergure. Le crédit d’impôt remboursable pour la TPS/TVH permettrait à près de 125 000 personnes au Canada et à près de 30 000 personnes au Québec d’accéder à la classe moyenne. Le crédit d’impôt pour solidarité au Québec opère un effet plus important, avec un transfert d’environ 120 000 personnes.
  • Les crédits d’impôt pour l’achat d’une habitation présentent un impact négligeable sur la répartition des classes sociales. Tant le crédit d’impôt fédéral pour l’achat d’une première habitation que le crédit d’impôt québécois pour l’achat d’une habitation bénéficient surtout aux ménages de la classe moyenne et favorisée, sans incidence notable sur la taille de la classe moyenne.
  • Certaines caractéristiques socioéconomiques peuvent jouer un rôle dans l’accès aux mesures fiscales. Les ménages avec enfants, les personnes diplômées et les propriétaires sont souvent surreprésentés parmi les bénéficiaires des mesures fiscales analysées. En revanche, les personnes sans diplôme sont sous-représentées pour l’ensemble des mesures étudiées.

* Bien que l’effet de chaque mesure fiscale soit analysé individuellement, leurs effets réels sont cumulatifs et peuvent interagir, influençant ainsi la taille des différentes classes sociales.

Ce projet est réalisé grâce à la contribution financière d’Emploi et Développement social Canada.

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