L’influence du patrimoine sur les inégalités sociales de santé

Publié le 15 février 2024

Le patrimoine fait référence à la richesse accumulée au cours de la vie. Cette richesse familiale ou personnelle correspond à la valeur des avoirs moins les dettes, si du jour au lendemain il fallait liquider tous ses biens et s’acquitter de toutes ses obligations financières. Mais la détention de patrimoine n’est pas qu’une question de valeur financière : elle procure un filet de sécurité qui retentit sur le bien-être psychologique et physique, et donc sur la santé.

Dans une première note d’analyse, l’Observatoire québécois des inégalités dressait un portrait des inégalités de patrimoine au Québec, montrant que celles-ci sont bien plus accentuées que les inégalités de revenu. Dans cette deuxième note , les auteurs démontrent que les inégalités de patrimoine peuvent expliquer en partie les écarts de santé.

 

Faits saillants 

  • La richesse accumulée, ou patrimoine, procure un filet de sécurité et un sentiment de contrôle qui influencent le bien-être et la santé.
  • Le rôle du patrimoine comme déterminant social de la santé est sous-estimé et peu pris en compte dans les politiques publiques au Québec.
  • Les inégalités de patrimoine peuvent expliquer en partie la persistance des écarts de santé ainsi que la reproduction de la position socioéconomique d’une génération à l’autre.
  • Décomposer les éléments du patrimoine permet de mieux cerner ses effets sur la santé des populations.
  • En complément de l’effet du revenu, le patrimoine agirait comme une ressource protectrice contre divers problèmes de santé.
  • L’immobilier tient une place prédominante dans le patrimoine accumulé au Québec, si bien que les inégalités entre propriétaires et locataires y sont criantes.
  • La place croissante de la finance dans l’habitation menace le besoin essentiel de se loger décemment.
  • La réduction des inégalités de patrimoine peut contribuer à améliorer la santé et le bien-être de la population.

Chiffres-clés

  • Parmi les ménages ayant les 10 % plus hauts revenus, près de 9 sur 10 sont propriétaires (87 %), alors que près de 6 ménages sur 10 (58 %) faisant partie des 40 % plus bas revenus sont locataires.
  • L’immobilier représente 35 % de l’actif total des familles québécoises en 2019.
  • Les ménages propriétaires québécois se déclarent en meilleur état de santé général que les locataires. 17 % des ménages locataires perçoivent la leur comme mauvaise ou passable, contre 8 % des ménages propriétaires.
  • 11 % des ménages  identifient un problème de santé comme motif d’endettement. 
  • Deux fois plus de ménages locataires perçoivent leur santé mentale comme passable ou mauvaise : 16 % contre 7,5 % de ménages propriétaires.

 

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