Thème: Santé
Publié le 23 juillet 2020
Communiqué de presse
Si les personnes racisées au Canada sont plus sensibles aux effets économiques de la crise, elles semblent également plus susceptibles de contracter le virus de la COVID-19. C’est l’un des principaux constats de l’édition de juillet du Baromètre des inégalités, un outil de suivi de l’évolution des inégalités au Québec depuis le début de la crise. Bien que les données soient encore limitées, une comparaison des régions administratives du Québec et des arrondissements de Montréal, selon la proportion de personnes racisées dans la population et le nombre de cas de COVID-19 par 100 000 personnes, montre cette tendance. Cette relation tend d’ailleurs à s’accentuer depuis le début de la crise, de mars à juin. L’édition de juillet du Baromètre des inégalités met aussi en évidence les impacts plus prononcés de la crise sur les femmes, les jeunes de 15 à 24 ans et pour les personnes ayant récemment immigré au Canada.
Faits saillants :
- Le Baromètre des inégalités est un outil de suivi de l’évolution des inégalités au Québec depuis le début de la crise de la COVID-19. L’édition de juillet présente 15 indicateurs publiés mensuellement.
- Globalement, les inégalités ont continué à croître jusqu’en mai, avant de s’améliorer en juin.
- Le taux de chômage a diminué en juin, passant à 10 %. Il représente toutefois le double de celui de février.
- Le taux de chômage des femmes a augmenté plus rapidement et de façon plus marquée que celui des hommes pendant la crise. Bien que l’écart se soit réduit en avril, il s’est creusé de nouveau en mai, puis a continué de se creuser en juin.
- En juin, le taux de chômage des personnes ayant récemment immigré au Canada dans les cinq dernières années a augmenté plus rapidement que celui du reste de la population, alors qu’il avait proportionnellement moins augmenté depuis le début de la crise. À noter, le taux de chômage de ces personnes ayant récemment immigré était considérablement plus élevé chez ces personnes (12 %) que pour le reste de la population (5 %) en février, soit avant le début de la crise.
- En juin, l’écart du taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans demeurait près de trois fois plus élevé que chez les 25 à 64 ans.
- Bien qu’il soit difficile de quantifier l’évolution de la discrimination raciale au Québec au cours de la pandémie, plusieurs données nous permettent de croire que les craintes et la désinformation concernant la COVID-19 pourraient avoir entraîné une augmentation des comportements à caractère discriminatoire, en particulier envers la population asiatique.
- Les personnes en situation de handicap peuvent subir les effets de plusieurs inégalités liées à la COVID-19. Non seulement elles sont plus à risque de souffrir d’isolement social, mais selon plusieurs acteurs du milieu, certaines d’entre-elles subissent également une discrimination dans l’accès aux soins, en raison du système de triage en vigueur pendant la pandémie.
- Méthodologie : pour tous les indicateurs, des données mensuelles ont été collectées de février à mai 2020. Afin de mettre en évidence une évolution dans le temps, un système d’indice base 100 a été utilisé, février 2020 représentant la base 100. Les données obtenues ont ensuite été converties sur une échelle de 0 à 10, zéro étant le niveau d’inégalité le plus bas atteint entre février et mai 2020 et dix étant le niveau le plus élevé.
- Pour consulter le rapport : Baromètre des inégalités
- L’étude a été réalisée en partenariat avec Oxfam Québec
À propos de l’Observatoire québécois des inégalités
Basé à l’Université de Montréal, l’Observatoire québécois des inégalités est un courtier de connaissances qui éclaire avec des connaissances scientifiques vulgarisées les réflexions et les prises de décision concernant les inégalités de revenu, d’opportunité et de qualité de vie.
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