Manque de logements abordables : un coût économique de plus de 4,2 milliards de $ pour la société

Publié le 17 septembre 2025

Montréal, le 17 septembre 2025 L’Observatoire québécois des inégalités dévoile le premier volet d’une vaste étude menée en partenariat avec six Directions de santé publique du Québec ainsi que la Chaire de recherche sur la réduction des inégalités sociales de santé de l’UQAM (RISS). Le projet La facture collective de la crise du logement au Québec vise à quantifier les coûts associés au manque de logements adéquats et à mieux comprendre les expériences vécues par les personnes vivant en situation d’insécurité résidentielle. « Les impacts sociaux de la crise du logement sont bien connus, mais ses coûts économiques restent peu documentés, en particulier au Québec. Ce projet vient combler cette lacune », explique Ferdaous Roussafi, économiste à l’Observatoire et autrice de la note de recherche. 

Logement inadéquat : un frein à la prospérité économique 

Le premier volet intitulé Manque de logements adéquats : quels coûts sur la prospérité économique ?, concerne l’impact économique du manque de logements abordables sur la prospérité économique dans la province de Québec, celle-ci désignant un état de bien-être collectif fondé sur une performance économique soutenue, permettant de répondre aux besoins essentiels, de participer à la vie économique et d’améliorer la qualité de vie.  

  • En 2021, plus de 510 000 ménages québécois consacraient 30 % ou plus de leur revenu total aux frais de logement. 
  • Ce dépassement du seuil d’abordabilité* représentait environ 4,2 milliards $ qui ne peuvent être alloués à d’autres dépenses dans notre économie. 

Un fardeau individuel, une facture collective 

Ce fardeau pèse surtout sur les ménages à faibles revenus (70 % de ce coût étant assumé par les 40 % de la population ayant les revenus les plus bas), en particulier les locataires. Cette pression financière compromet la possibilité de répondre aux autres besoins essentiels risquant ainsi de nuire à leur santé et à leur bien-être, et limite leur contribution à la prospérité économique de la province. 

 L’étude démontre également les éléments suivants :

 En 2024, près de 3 000 logements inabordables (+ de 1 700$ par mois) sont restés vacants à Montréal et Gatineau, entraînant une perte économique de plus de 41 millions $

  • Pour compenser le manque de logements abordables, le gouvernement du Québec a bonifié ses programmes d’aide, investissant 204 millions $ dans l’Allocation-logement et 140 millions $ dans le Supplément au loyer en 2024. Le manque de logements abordables ajoute ainsi une pression financière sur les différents paliers gouvernementaux par la mise en place de solutions temporaires. 
  • Le manque de logements abordables peut aussi contribuer à l’éloignement domicile-travail et entraîner des effets négatifs sur la qualité de vie, une hausse des coûts de transport ainsi que des impacts environnementaux et de l’usure des infrastructures routières.  

  Le logement, un déterminant de la santé  

« Le logement joue un rôle central sur la santé des individus et constitue un marqueur important  des inégalités sociales de santé. Des conditions de logement inadéquates — un loyer trop élevé, de taille insuffisante, insalubre ou l’instabilité résidentielle – se répercutent sur la santé physique et mentale », explique la Dre Mylène Drouin, Directrice régionale de santé publique de Montréal. 

Les prochaines publications de l’étude s’attarderont aux effets du manque de logements adéquats au Québec sur la santé physique et mentale, l’itinérance, le développement des enfants, la violence domestique et la consommation énergétique. Elles mettront également en lumière le vécu de personnes menacées de perdre leur logement dans différentes régions du Québec et finalement l’identification de pistes d’action pour améliorer les conditions de logement et de la santé des populations au Québec. Le projet se déroulera sur une période de deux ans.  

 « Pour agir efficacement, il faut mieux comprendre les multiples dimensions de la crise du logement et ses coûts humains, sociaux et économiques. Avec cette étude, nous souhaitons offrir un éclairage rigoureux sur le sujet afin de nourrir le débat public et les décisions à venir », indique Nathalie Guay, directrice générale de l’Observatoire québécois des inégalités.  

« Cette étude mesure les conséquences économiques de la crise du logement et des mauvaises conditions d’habitation sur notre société. Des données probantes qui s’ajoutent et démontrent qu’investir dans le logement abordable représente une clé pour la santé de nos populations mais aussi pour la prospérité du Québec », conclut la Dre Mylène Drouin, Directrice régionale de santé publique de Montréal.

* L’abordabilité se définit par la possibilité du ménage d’accéder à un logement de qualité qui répond à ses besoins prioritaires et dont le coût ne compromet pas la capacité à subvenir aux autres besoins de base.


Financement de l’étude

Ce projet est financé par les Directions de santé publique de Montréal, de la Montérégie, de Laval, du Bas-Saint-Laurent, de la Capitale-Nationale et de l’Estrie ainsi que par la Société d’habitation du Québec.  

  

Pour informations et demandes d’entrevue :    

Observatoire québécois des inégalités  

Julia Haurio 

Directrice des communications 

j.haurio@observatoiredesinegalites.com  

514-513-8617 

  

Direction régionale de santé publique de Montréal:  

Relations médias (du lundi au vendredi, de 7 h à 17 h, excluant les jours fériés) 

relations.medias.ccsmtl@ssss.gouv.qc.ca  

514 376-3748 

Partager la publication

S’abonner à l’infolettre de l’Observatoire

Les inégalités vous interpellent? Abonnez-vous à notre infolettre pour ne rien manquer des publications et événements de l’Observatoire.

Ampoule en 3D sur un rectangle sur fond jaune