Avoir des parents riches est le facteur principal pour se hisser au sommet de l’échelle sociale

Publié le 13 novembre 2024

Montréal, le 13 novembre 2024 –  Selon un rapport inédit dévoilé par l’Observatoire québécois des inégalités, le fait d’avoir des parents parmi les personnes les mieux nanties augmente considérablement les chances de l’être soi-même : de 550 % au Canada et 480% au Québec. Cette tendance en augmentation depuis les années 2000 pourrait indiquer un déclin de la mobilité sociale.

« Peu d’études documentent la composition du sommet de l’échelle sociale. Pourtant s’intéresser aux personnes les mieux nanties est essentiel pour comprendre les dynamiques qui façonnent notre société et la persistance d’inégalités », explique Mamadou Diallo, chercheur en résidence à l’Observatoire et auteur du rapport. 

M. Diallo qui est également étudiant au doctorat en études des populations à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) sous la supervision de la professeure Maude Pugliese, a mobilisé la Banque de données administratives longitudinales de Statistique Canada pour brosser un portrait des populations mieux nanties au Québec et au Canada et de leur évolution au cours des deux premières décennies du 21e siècle. 

Pour désigner le groupe des plus riches, le chercheur a réuni les personnes ayant un revenu se trouvant dans le décile supérieur (top 10 %) de la distribution de revenu (incluant le gain en capital) après impôts et transferts. En termes de revenus, au Québec, on parle d’un salaire moyen de 142 000 $ après impôt en 2021. 

Malgré une évolution, les femmes toujours sous-représentées

En plus de souligner le rôle déterminant du statut socio-économique des parents, l’étude met en lumière une surreprésentation des hommes, des personnes mariées, des personnes ayant un diplôme d’études supérieur au secondaire, des personnes âgées de 35 à 55 ans, des personnes ayant des enfants, des personnes vivant en région urbaine parmi le groupe des 10 % les plus riches. 

Entre 2000 et 2020, si la proportion de femmes faisant partie du groupe des gens mieux nantis a augmenté de 10 points de pourcentage au Québec, elles  demeurent toutefois sous-représentées dans ce groupe. Être une femme donne 65% moins de chances d’accéder au décile supérieur de la distribution de revenu.

Le rôle des politiques publiques

Bien que l’on observe des grandes tendances similaires au Québec et au Canada, on note aussi des différences significatives, notamment en ce qui concerne le statut matrimonial et familial. Par exemple, au Québec, avoir un conjoint ou une conjointe de fait augmente les chances de faire partie des gens les mieux nantis, ce qui n’est pas le cas pour la Canada.

Ces distinctions suggèrent une influence des politiques publiques et des contextes économiques régionaux sur les chances d’accéder au statut de personne riche. Pour favoriser une meilleure distribution de la richesse, les pistes de solutions visant à adopter une approche holistique et intersectionnelle pour aborder les inégalités économiques semblent donc prometteuses.

« Si cette étude apporte un éclairage précieux pour mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre derrière la création et la persistance d’inégalités, elle est probablement la partie visible de l’iceberg », d’ajouter Nathalie Guay, directrice générale de l’Observatoire québécois des inégalités. En effet, on manque actuellement de données sur le patrimoine des personnes les mieux nanties. Les rendre accessibles est essentiel pour avoir un portrait plus juste de la situation.

 

Pour informations et demandes d’entrevue :
Julia Haurio
Responsable des relations publiques
j.haurio@observatoiredesinegalites.com
514-513-8617

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