Les femmes les moins nanties : grandes perdantes de la pandémie ?

Publié le 20 septembre 2022

Communiqué

Deux années et demie de pandémie de COVID-19 ont affecté inégalement la population québécoise selon
ses conditions de vie et de travail. Comme le rappelle un nouveau rapport de l’Observatoire québécois des
inégalités, les conséquences de la crise sanitaire ont été disproportionnées pour plusieurs groupes dont les
moins nantis et les femmes.

« Les Québécoises ont été particulièrement touchées en raison de la prédominance féminine dans les
secteurs d’emploi plus exposés au risque d’infection au virus (comme la santé) ou plus susceptibles de subir
des pertes d’emploi (comme les services et les emplois à bas salaire) »
, souligne Sandy Torres, chercheuse
et co-autrice du rapport avec Héloïse Michaud. De plus, les fermetures d’écoles et de services de garde, de
même que les perturbations de plusieurs autres services et activités ont alourdi les responsabilités
familiales et plus largement le travail de soin qui reposaient déjà majoritairement sur les femmes.

 

Une pandémie révélatrice des inégalités de genre et de la division sexuée des rôles

  • À la différence des dernières crises économiques, la crise sanitaire a affecté plus fortement l’emploi féminin. Résultat sur la participation des femmes au marché du travail : l’écart entre le taux d’activité des femmes et celui des hommes s’est accentué au Québec, passant de 7,5 points en 2019 à 8 points en 2021.
  • Les femmes ont assumé une plus grande part de la garde des enfants et de l’école à la maison, ainsi que du travail de soin d’après la littérature sur les impacts de la pandémie. Ce travail englobe bien sûr les professions de la santé, ainsi que les activités non rémunérées de soin ou d’assistance donnés aux autres, et s’accompagne d’une charge mentale élevée.
  • Le coup de sonde effectué dans le cadre du Projet résilience à la fin de la troisième vague a révélé que 42 % des femmes sondées étaient préoccupées par leur santé mentale, contre 32 % des hommes.
  • Des témoignages recueillis auprès de diverses femmes appartenant aux moins nanties montrent leur rôle invisible et pourtant essentiel au fonctionnement de la société, à plus d’un titre : comme grands-mères pour assurer la garde de leurs petits-enfants (certaines ont même devancé leur départ à la retraite), en tant que mères par l’aide apportée à leurs enfants adultes ou encore comme citoyennes par le soutien manifesté à leur voisinage ou communauté.

 

Une occasion de faire progresser l’égalité entre les sexes et de faire reculer la pauvreté

Pour assurer l’autonomie économique des femmes et faire progresser l’égalité entre les femmes et les
hommes, plusieurs pistes de solution existent :

  • la valorisation des professions à prédominance féminine, notamment liées au soin et à l’éducation, au moyen d’une rémunération plus juste,
  • l’accès à un nombre suffisant de places dans les services de garde éducatifs,
  • l’augmentation des prestations d’assistance sociale,
  • le développement de logements sociaux.

D’autres recommandations issues de la documentation examinée ont émergé du contexte pandémique
comme :

  • le maintien en cas de crise sanitaire de services publics et communautaires qui favorisent la participation sociale,
  • ou l’encadrement du télétravail de façon à ce qu’il n’accentue pas les inégalités entre les travailleur·ses.

 

À propos du Projet résilience

Le Projet résilience documente quelques aspects du vécu de la pandémie de COVID-19 auprès de
populations appartenant aux 40 % les moins nanties au Québec. Cette démarche, à notre connaissance
unique dans la province, vise à mieux cerner l’imbrication des vulnérabilités et les stratégies de résilience
face à la crise sanitaire.

Ce troisième rapport met l’accent sur les résultats différenciés selon les sexes qui se dégagent des volets
quantitatif (sondage) et qualitatif (entrevues) de l’enquête menée entre juillet 2021 et février 2022.
L’analyse différenciée selon les sexes plus (ADS+) permet de prendre en compte l’interaction de plusieurs
facteurs identitaires en plus du genre tels que l’âge et l’origine ethnoculturelle.

 

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À propos de l’Observatoire québécois des inégalités

Basé à l’Université de Montréal, l’Observatoire québécois des inégalités est un courtier de connaissances
qui éclaire avec des connaissances scientifiques vulgarisées les réflexions et les prises de décision
concernant les inégalités de revenu, d’opportunité et de qualité de vie. observatoiredesinegalites.com

Informations

Pour toute demande d’entrevue ou d’information, les médias peuvent communiquer avec :

Marianne Castelan
Responsable des communications et affaires publiques
m.castelan@observatoiredesinegalites.com
438 495-7416

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