Les inégalités économiques en hausse au canada au cours des quatre dernières décennies

Publié le 15 avril 2021

Communiqué de presse

Depuis le début de la pandémie de la COVID-19, les inégalités économiques sont sur toutes les lèvres. Des populations vulnérables, dont les personnes à faible revenu ou occupant un emploi à bas salaire, ont été touchées plus durement que d’autres. Mais comment mesure-t-on ces inégalités économiques ? Et quelle était la situation avant la crise sanitaire ?

L’Observatoire québécois des inégalités dévoile aujourd’hui son tout premier portrait général des inégalités économiques au Canada et au Québec. Ce portrait détaille l’évolution des inégalités au cours des quatre dernières décennies et explore les causes qui contribuent à en expliquer les principaux constats. Couvrant l’éventail des inégalités de revenu, de richesse et de consommation, ce rapport permet de comprendre les dynamiques historiques et actuelles, ainsi que de faire le point sur le rôle de la redistribution, à l’aube d’une amorce de sortie de crise.

Pour consulter le rapport : Perceptions des inégalités de revenu et de santé au Québec

 

Une entrée inégale dans la pandémie

Si l’entièreté de la population québécoise et canadienne a été affectée par la crise, certains groupes y sont entrés avec des désavantages. Ainsi, la situation était bien différente selon que l’on était propriétaire de sa résidence ou locataire, selon que l’on disposait ou pas d’un coussin financier suffisant pour pallier une perte d’emploi, ou encore selon son niveau d’endettement.

  • En 2019, au Canada, les ménages appartenant au premier quintile d’avoir net avaient en moyenne une valeur nette négative de 500 $, donc une situation où l’actif total est inférieur à la dette totale. Alors que les ménages appartenant au cinquième quintile avaient en moyenne une richesse accumulée de près de 2 500 000 $.
  • La tendance est identique au Québec, bien que la richesse accumulée en moyenne par le quintile supérieur y soit moins élevée (voir figures p.75-76). Cela dit, les ménages du premier quintile sont peu endettés comparativement à d’autres, c’est surtout qu’ils possèdent peu d’avoirs.
  • La valeur nette comprend ce que l’on possède (comme un bien immobilier ou un compte d’épargne) moins ce que l’on doit (comme un prêt hypothécaire, une carte de crédit, une marge de crédit).

 

Dans les deux dernières décennies, on a effectivement assisté à une concentration de la richesse. Entre 1999 et 2019, au Canada comme au Québec, il y a eu une croissance de la richesse qui reste très inégalement répartie entre les quintiles.

De plus, depuis les années 1980, la part des 10 % au sommet de la répartition des revenus du marché a augmenté, alors que celle qui revient aux 40 % au bas de la répartition a d’abord diminué puis stagné. Ce groupe englobe les personnes les plus vulnérables sur le plan économique, soit celles en situation de pauvreté ou à faible revenu, ainsi que celles dont la situation financière est précaire ou fragile.

 

La redistribution, réductrice d’inégalités

En regardant l’évolution des inégalités économiques dans les quatre dernières décennies, on voit que le Canada a connu une hausse des inégalités de revenu du marché. Que ce soit à l’échelle du pays ou dans chaque province, les inégalités de revenu du marché (avant impôt) sont nettement supérieures aux inégalités de revenu disponible (après transferts et impôt). Au Québec en particulier, la redistribution par les transferts gouvernementaux et le prélèvement de l’impôt permet de réduire d’environ un tiers les inégalités de revenu du marché.

  • Au Québec, la part du revenu national du marché captée par les 40 % revenus les plus bas s’est stabilisée autour de 12 % au cours des deux dernières décennies, mais augmente à 22 % avec l’effet de la redistribution. À l’échelle du pays, en 2018, la part des 40 % au bas de la répartition était de 13 % avant impôt, mais s’élevait à 21 % avec l’effet de la redistribution.
  • Au Québec, la taille de la classe moyenne était de 47 % lorsque l’on utilise le revenu du marché, mais de 64 % après transferts gouvernementaux et impôt. Pour le Canada, elle passe de 48 à 61 %.

L’Observatoire tient à remercier Emploi et Développement social Canada pour son soutien financier

 

À propos de l’Observatoire québécois des inégalités

Basé à l’Université de Montréal, l’Observatoire québécois des inégalités est un courtier de connaissances qui éclaire avec des connaissances scientifiques vulgarisées les réflexions et les prises de décision concernant les inégalités de revenu, d’opportunité et de qualité de vie.

Informations

Pour toute demande d’entrevue ou d’information, les médias peuvent communiquer avec :

Marianne Castelan
Responsable des communications et affaires publiques
m.castelan@observatoiredesinegalites.com
438 495-7416

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