Une analyse inédite explore les inégalités sociales de santé entre propriétaires et locataires

Publié le 15 février 2024

L’Observatoire québécois des inégalités publie une analyse inédite explorant les liens entre le patrimoine, en particulier le patrimoine immobilier, et les inégalités sociales de santé. L’immobilier tient une place prédominante dans la richesse accumulée des ménages québécois et contribue ainsi aux inégalités entre propriétaires et locataires. Alors que la crise du logement s’aggrave selon le dernier rapport de la Société d’hypothèques et de logement du Canada et que l’accès à la propriété est de plus en plus ardu, cet éclairage est plus pertinent que jamais.


Selon l’analyse de la dernière Enquête canadienne sur le logement par les auteurs, les propriétaires s’estiment en meilleure santé que les locataires. Par exemple, 17 % des ménages locataires perçoivent leur santé comme étant mauvaise ou passable, contre 8 % des ménages propriétaires. 


Le rôle du patrimoine comme déterminant social de la santé est sous-estimé

« Quels sont les facteurs sociaux qui agissent sur notre santé? L’influence du revenu sur notre santé n’est que la pointe de l’iceberg.  Il faut regarder plus largement l’influence du patrimoine, sinon on passe à côté d’un déterminant important de la santé » explique Sandy Torres, sociologue et chercheuse à l’Observatoire qui a co-signé la note. L’analyse approfondie d’articles scientifiques révèle qu’en complément de l’effet du revenu, le patrimoine agirait comme une ressource protectrice contre divers problèmes de santé.

Dans une première note publiée l’automne dernier, l’Observatoire brossait un portrait des inégalités de patrimoine au Québec, montrant que celles-ci sont bien plus accentuées que les inégalités de revenu. Dans cette deuxième note, les auteurs démontrent que les inégalités de patrimoine peuvent expliquer en partie les écarts de santé.

« Décomposer les éléments du patrimoine permet de mieux comprendre comment il peut creuser les inégalités sociales de santé. Par exemple, on sait que l’accumulation d’actifs protège contre les aléas de la vie, tandis que les dettes difficiles à rembourser constituent une source de stress ayant des effets néfastes sur la santé » indique Geoffroy Boucher, économiste à l’Observatoire et co-auteur de l’analyse.

Bien que cette deuxième note d’analyse mette de l’avant un déterminant social de la santé jusqu’ici peu évoqué, il reste des efforts à faire pour documenter les inégalités de patrimoine dans la province et leurs répercussions sur la santé.

L’Observatoire québécois des inégalités poursuit son travail sur ces thématiques en préparant une troisième note d’analyse portant sur l’endettement et en organisant le Forum patrimoine et santé le 3 avril prochain. « Cet événement sera l’occasion de réfléchir aux pistes de solution pour mieux répartir la richesse au Québec dans une perspective de santé durable », détaille Nathalie Guay, directrice générale de l’Observatoire québécois des inégalités. 

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