Thème: Économie
Publié le 30 janvier 2025
Cette note de recherche s’intéresse aux personnes faisant partie de la classe moyenne, c’est-à-dire dont le revenu après impôts se situe dans l’intervalle de 75 % à 200 % du revenu médian ajusté des ménages. Plus précisément, elle brosse un portrait de la classe moyenne ainsi définie et de son évolution au cours des 50 dernières années, au Québec et au Canada.
- S’il n’en tenait qu’au marché, le nombre de personnes appartenant à la classe moyenne aurait régressé au cours des 50 dernières années. Les transferts gouvernementaux et la fiscalité ont plutôt permis à la classe moyenne de croître au Québec où 63,2 % de la population en faisait partie en 1976, contre 66,8 % en 2022.
- Le Québec se démarque parmi les provinces canadiennes par la taille de sa classe moyenne.
- Au Canada, où l’effet des transferts gouvernementaux et de la fiscalité est généralement moindre, la taille de la classe moyenne est demeurée stable au cours de la période à l’étude (environ 63 %).
- Contrairement aux idées reçues, le revenu disponible de la classe moyenne a connu une augmentation marquée (+50 %) depuis le début des années 2000, et ce, même si l’on tient compte de l’inflation. Ce phénomène a été observé autant au Québec qu’au Canada.
- Plus de personnes par ménage doivent travailler pour maintenir le niveau de vie de la classe moyenne. Bien que le nombre de personnes par ménage diminue, le nombre de personnes ayant un revenu d’emploi par ménage augmente.
- Le visage de la classe moyenne se diversifie. Le modèle du couple avec enfant n’y est plus aussi prépondérant. Davantage de familles monoparentales ont d’ailleurs fait leur entrée dans la classe moyenne, soutenues par des allocations familiales plus généreuses.
- Les femmes y occupent de plus en plus le rôle de principale pourvoyeuse du ménage. Au Québec, 62 % des ménages dont le principal soutien économique était une femme faisaient partie de la classe moyenne en 2022, contre 53 % en 1976.
- Les personnes immigrantes ont aujourd’hui autant de chances de faire partie de la classe moyenne que les personnes nées au Canada.
- Le niveau de scolarité de la classe moyenne est en hausse. La proportion de personnes détentrices d’un diplôme universitaire a doublé entre 2000 et 2022.
- La propriété résidentielle demeure un trait caractéristique de la classe moyenne. En 1976, 76 % des personnes faisant partie de la classe moyenne canadienne étaient propriétaires. En 2022, on en comptait 79,1 %.
- Chez les locataires, les probabilités de faire partie de la classe moyenne se sont dégradées.
- Le niveau d’endettement de la classe moyenne a augmenté de manière marquée entre 1999 et 2019. La proportion de la dette au revenu disponible des ménages de la classe moyenne est passée de 82 % à 120 %, au Québec, et de 99 % à 167 %, au Canada.
Voir la première note de recherche du projet : Les classes moyennes au Québec et au Canada : une revue de littérature.